Ivry-sur-Seine (94)

Un Cantor pour le Crédac

Crédac jusqu’au 18 décembre 2011

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 27 septembre 2011 - 345 mots

Le Crédac, centre d’art d’Ivry-sur-Seine, avait jusqu’à présent écrit les lignes de son histoire dans des locaux pour le moins particuliers.

Mais après vingt-quatre ans, l’équipe dirigée aujourd’hui par Claire Le Restif quitte les salles pentues et privées de lumière du jour d’un ancien cinéma niché dans le quartier conçu par l’architecte Renaudie pour le vaisseau d’acier, de brique rouge et de verre de la Manufacture des Œillets. Comme pour enfin goûter à d’autres contraintes d’exposition, faites d’orthogonalité et de cycles lumineux plus imprévisibles, ce qui n’est pas toujours simple lorsque l’on expose de l’art. 

La Manufacture est un petit bijou, bâtiment de type américain construit en 1913 selon des préceptes novateurs de confort des ouvriers, qui impose sa force et son caractère qu’il va falloir à présent apprivoiser. Ici, le Crédac occupe désormais plus de 700 m2 dont 450 dévolus aux expositions, au sein d’un complexe culturel qui accueille déjà l’École professionnelle supérieure des arts graphiques et de l’architecture.

Pour l’exposition inaugurale, Claire Le Restif a invité l’artiste roumain Mircea Cantor. S’il n’était pas au meilleur de sa forme en 2009 chez son galeriste Yvon Lambert, espérons qu’il aura retrouvé ses esprits pour cette ouverture très attendue.  Il a donc préparé, pour l’occasion, plusieurs nouvelles pièces, dont Fishing Fly (un avion réalisé à partir de barils de pétrole recyclés), des vidéos et Rainbow (2011), une installation d’une paroi de verre, support d’un arc-en-ciel dont les anneaux reprennent le motif d’un fil barbelé peint au doigt dans différentes couleurs. Comme à son habitude, Cantor plonge dans un réseau tantôt ésotérique tantôt frontal de symboles et de croyances qui taraudent les sujets de l’identité. Faut-il voir dans le titre anglais et elliptique de l’exposition, « More Cheeks Than Slaps », traduisible par « Davantage de joues que de claques », le mantra de ce nouveau départ ? Il faut en juger sur pièce, par la visite du Crédac.

Voir

« Mircea Cantor – More Cheeks Than Slaps », Manufacture des Œillets, 25-29, rue Raspail, Ivry-sur-Seine (94), www.credac.fr, tél. 01 49 60 25 06, jusqu’au 18 décembre 2011.

Légende photo

Mircea Cantor, Tracking Happiness, 2009, film 16 mm transféré sur HDCAM, 11 min, son : Adrian Gagiu. © 2009 Mircea Cantor, courtesy Yvon Lambert Paris.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : Un Cantor pour le Crédac

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque