Art contemporain

Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence (06)

Chillida retour en famille chez Maeght

Jusqu'au 13 novembre 2011

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 24 août 2011 - 412 mots

Quel lieu plus approprié que la Fondation Maeght pour rendre hommage au sculpteur espagnol Eduardo Chillida (1924-2002) !

Chillida fut en effet le plus jeune artiste exposé à l’ouverture de la fondation en 1964, et il ne cessa d’y revenir, alors même qu’il s’était installé définitivement au Pays basque espagnol en 1951. Ignacio Chillida, l’un des fils du sculpteur et commissaire de l’exposition, n’écrit-il pas : « Chillida vécut à Saint-Paul-de-Vence les époques les plus enrichissantes et émouvantes de sa vie artistique et humaine. » Adrien Maeght renchérit : « Ses visites chaque été à Saint-Paul avec sa femme Pili et ses enfants nous permettaient de nous retrouver “en familles” : les Maeght, les Miró, les Chillida, les Bazaine… Que de bons moments passés ensemble… Le travail n’était pas absent de ces moments puisque de nombreuses gravures et terres chamottées ont été conçues et réalisées à Saint-Paul dans les ateliers du Mas Bernard. » 

L’exposition présente un parcours exhaustif retraçant plus de cinquante ans de création de ce sculpteur mieux connu en Allemagne qu’en France, et dont quarante-trois sculptures monumentales sont réparties dans le monde entier, de Berlin à Dallas en passant par le Japon.  Amoureux des matériaux aussi variés que le fer forgé, le bois, l’albâtre, le granit, le béton ou le papier, l’homme est un merveilleux modeleur de lumière, d’air, et parfois même de vent. N’a-t-il pas érigé à Donostia-San Sebastian (Pays basque espagnol), enraciné sur des rochers battus par le vent et les flots de l’océan, le Peine del viento (Peigne du vent), trois sculptures colossales en acier défiant les forces de la nature, tout en les épousant avec bonheur.

Plus de cent quatre-vingts pièces accueillies dans les espaces intérieurs et extérieurs de la fondation permettent d’appréhender une aventure plastique d’une grande diversité. Le sobre Torse en pierre daté de 1948, l’Enclume de rêve en fer et bois de 1974, les Gravitations des années 1990, véritables « sculptures taillées dans le papier », réalisées à partir de papiers découpés suspendus de différentes tailles, superposés entre eux et unis par des fils, ou l’Arche de la Liberté (1993) de près de trois mètres de haut, en acier, mettent en lumière un sculpteur qui sut porter haut une exigence rare : dessiner l’espace sans jamais le figer, avec un subtil et savant jeu entre équilibre et déséquilibre, légèreté et puissance.

Voir

« Rétrospective Eduardo Chillida »
Fondation Marguerite et Aimé Maeght, 623, chemin des Gardettes, Saint-Paul-de-Vence (06), www.fondation-maeght.com, jusqu’au 13 novembre 2011.

Légende photo

Affiche de l'exposition Chillida

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Chillida retour en famille chez Maeght

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