Art ancien

Musée du Prado, Madrid

José de Ribera - Le meilleur du « meilleur »

Jusqu’au 31 juillet 2011

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 20 mai 2011 - 382 mots

MADRID / ESPAGNE

Les collections du Musée du Prado (Madrid) recèlent quelque cinquante œuvres majeures du peintre baroque espagnol José de Ribera (1591-1652), dit « il Spagnoletto », mais toutes sont postérieures à 1626, date à laquelle il commence à signer ses œuvres.

Pour la première fois, le Prado présente une exposition inédite de trente-deux œuvres précoces exécutées par l’artiste lors de ses séjours en Italie, entre 1610 et 1624. Parmi elles, l’œuvre clé autour de laquelle s’articule la visite, La Résurrection de Lazare (1616), acquise par l’institution madrilène en 2001. À travers cette exposition, le visiteur peut ainsi apprécier l’évolution de son style et de sa technique, comparer des chefs-d’œuvre enfin réunis. 

Le flou total qui entoure les premières années de la vie de Ribera ne permet pas de suivre de façon précise les différentes étapes de sa formation. Certains historiens supposent qu’il reçut son initiation à Valence dans l’atelier du peintre Francisco Ribalta. Ce sont toutefois ses années en Italie qui fixent la personnalité artistique du jeune peintre. Les premières informations sur Ribera datent de 1611, lors de son séjour à Parme où les premières œuvres qu’on lui attribue apportent les preuves de son génie précoce, suscitant même la jalousie de ses condisciples. 

Son installation à Rome et la découverte de la peinture puissante et novatrice du Caravage opèrent en lui un changement fondamental : ses toiles s’imprègnent de réalisme. Avec toutefois une nuance : le réalisme du Caravage est profondément dramatique tandis que la peinture de Ribera pousse la caricature jusqu’au grotesque et tend vers la peinture de genre. 

La série des Cinq sens, marquée par l’esthétique caravagesque illustre la virtuosité d’un artiste qu’un chroniqueur de l’époque cite comme « le meilleur d’entre tous ». Lorsqu’il part pour Naples en 1616, la capitale du vice-royaume espagnol connaît sa période la plus glorieuse. Dès 1607, Caravage s’y était installé. Grâce à la protection du vice-roi Conde de Osuna, Ribera devient rapidement une personnalité éminente de la scène artistique napolitaine, recevant de nombreuses commandes de l’aristocratie locale et des puissants ordres religieux. À la suite du génie lombard, Ribera devient l’un des représentants les plus influents de l’école italienne de cette période.

Voir

« Le jeune Ribera, entre Rome et Naples»
Musée du Prado, Paseo del Prado, Madrid (Espagne), jusqu’au 31 juillet 2011, www.museodelprado.es

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°636 du 1 juin 2011, avec le titre suivant : José de Ribera - Le meilleur du « meilleur »

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