Art moderne

Musée Jacquemart-André

Les frères Caillebotte au diapason familial

Jusqu’au 11 juillet 2011

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 18 mai 2011 - 397 mots

PARIS

De cinq ans son aîné, Gustave Caillebotte le peintre (1848-1894) a quelque peu éclipsé son cadet, Martial (1853-1914), tout d’abord compositeur et musicien avant de se consacrer à la photographie.

À la découverte de l’aventure menée par les deux frères chacun sur leur terrain, l’exposition parisienne s’organise autour de trois thèmes : Paris en perspectives, au  fil de l’eau et intimité familiale. À travers les œuvres de l’un et de l’autre, elle est l’occasion de brosser le portrait tant d’une ville en pleine transformation que de cette bourgeoisie du dernier tiers du XIXe siècle qui s’est imposée socialement. Issus d’une famille très aisée, tôt orphelins de leur père, de leur mère et de leur frère, Gustave et Martial Caillebotte mèneront une vie confortable à la différence de leurs semblables artistes avec lesquels ils entretiendront toujours de bonnes relations. À Paris, les deux frères vivent sous le même toit et fréquentent le même cercle artistique, celui de leur génération, à savoir les impressionnistes. Si Gustave ne participe pas à la première exposition de 1874, il y est dès la deuxième et y sera au total à cinq sur huit. 

Les très nombreuses vues de Paris que Gustave et Martial ont laissées l’un comme l’autre offrent à voir des compositions audacieuses, multipliant le jeu des diagonales et précipitant l’espace par d’incroyables raccourcis. Parce qu’ils partagent de nombreuses passions, tout ce qui constitue l’iconographie moderniste – non seulement le monde de la ville, du travail et du chemin de fer mais celui des loisirs, des promenades, des régates, des baignades, etc. – se retrouve dans leurs œuvres peintes et photographiques. Il en est de même de la vie de famille, de l’éducation des enfants, des réunions dominicales et de celles des amis. 
Fort des moyens financiers qui étaient les siens, Gustave s’est volontiers fait le mécène de ses propres compères et parce qu’il avait l’œil, il a su se constituer une collection de tout premier ordre. À sa mort en 1894, le legs qu’il avait souhaité en faire à l’ État et que celui-ci a difficilement accepté a largement contribué à la reconnaissance de l’impressionnisme. De cette période riche en changements et en inventions plastiques de toutes sortes, l’exposition du Musée Jacquemart-André rend compte avec précision et justesse.

Voir

« Dans l’intimité des frères Caillebotte. Peintre et photographe »
Musée Jacquemart-André, 158, bd Hausmann, Paris-8e, www.musee-jacquemart-andre.com, jusqu’au 11 juillet 2011.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°636 du 1 juin 2011, avec le titre suivant : Les frères Caillebotte au diapason familial

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