L’Inde à l’assaut du XXIe siècle

The Devi Art Foundation à Delhi

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 16 mai 2011 - 358 mots

Inaugurée en 2008, cette fondation à but non lucratif est issue de la passion du trentenaire Anupam Poddar et de sa mère Lekha, à la tête d’une immense fortune née de l’industrie papetière avant de se diversifier dans l’hôtellerie.

La collection privée d’art du sous-continent indien (Inde, Pakistan, Sri Lanka, Bangladesh, Afghanistan et Tibet) est constituée de plus de 2 000 œuvres d’art contemporain et 5 000 pièces d’art tribal et de textiles anciens. Lekha Poddar collectionne depuis plus de trente ans dans la tradition des grandes familles, et le fils, depuis une petite dizaine d’années, mais avec une frénésie dévorante : « Collectionner est devenu une obsession, le terme hobby est trop tiède, cela a pris le contrôle de ma vie ! », confiait-il au New York Times en 2008. 

Cap vers la création
Le bâtiment cubique à la façade recouverte de panneaux de fer rouillé est signé de l’architecte Aniket Bhagwat, confirmation de l’engagement en faveur de la culture indienne de cette famille du Rajasthan. Deux étages, 700 m2 d’espaces d’exposition, la fondation accueille chaque trimestre une proposition le plus souvent thématique élaborée à partir des collections par des commissaires indépendants. Car la Fondation Devi est un véritable moteur de créativité qui soutient aussi bien les artistes que les critiques d’art.
Parmi les fleurons de la collection, Bharti Kher et Subodh Gupta (époux à la ville) ont été largement plébiscités par le fils, Poddar. Son premier achat en 2000 fut une vache sacrée de fibre de verre rose fuchsia, Rani (1999) de Gupta. Suivront une grosse sphère hirsute formée par des pinces en aluminium (The Other Thing, 2005-2006) et encore High Life II (2002), autre accumulation sphérique de pots de lait en Inox. Éléphant de Bharti Kher ou sculpture exubérante de Sudarshan Shetty (un dinosaure d’Inox poursuivant une Jaguar de collection), Poddar achète beaucoup et des pièces parfois massives, tant et si bien que la collection est déjà à l’étroit dans son écrin. Le collectionneur réfléchirait déjà à un nouveau projet architectural. Jusqu’au 27 juin, « Vernacular in the Contemporary, part II » fait la part belle à 45 artistes de formation empirique ou artisanale. 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°636 du 1 juin 2011, avec le titre suivant : The Devi Art Foundation à Delhi

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