Musée des Beaux-Arts de Tours (37)

Richelieu de retour en ses terres

Jusqu’au 13 juin 2011

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 20 avril 2011 - 370 mots

Éminent homme d’État et prince de l’Église, Armand Jean du Plessis (1585-1642), cardinal de Richelieu, a également été un des plus grands collectionneurs du XVIIe siècle.

Le prélat a constitué une vaste collection d’antiques, égalant celle des Borghese, et a été un mécène important pour les artistes de son temps. 

Pour honorer son ministre, Louis XIII élève les terres du cardinal, le bourg de Richelieu en Touraine, au rang de duché-pairie. Le duc demande alors à l’architecte du roi, Jacques Lemercier, de lui construire un château, écrin prestigieux de sa collection, et de l’entourer d’une ville nouvelle, bâtie sur le modèle des cités idéales. Du château, il ne reste malheureusement que quelques rares vestiges, l’édifice ayant été détruit au XIXe siècle. De sa magnificence, nous sont en revanche parvenus de nombreux témoignages écrits et illustrés, et surtout une partie de la riche collection d’œuvres qui en ornait les niches et les lambris, des pièces qui contribuent aujourd’hui au prestige des musées français, internationaux et des collections privées.

L’histoire du château et de la collection du cardinal fait l’objet d’une ambitieuse exposition organisée par les musées des Beaux-Arts d’Orléans, de Tours et la ville de Richelieu. La manifestation tourangelle présente une reconstitution des décors intérieurs du château, composés de tableaux, d’objets d’art et de tapisseries ; le décor extérieur, de nombreuses sculptures antiques et modernes sont quant à eux évoqués à Orléans. Pour sa part, la ville de Richelieu accueille une exposition autour de l’effigie du cardinal et du thème des Batailles, une série de tableaux illustrant ses victoires militaires.

À Tours, la reconstitution des grands appartements donne à voir le goût d’un collectionneur du Grand Siècle, oscillant entre le classicisme, Nicolas Poussin, la Renaissance italienne et Nicolas Prévost, et une veine plus baroque incarnée notamment par Claude Deruet, qui signe un cycle de tableaux sur les quatre éléments fourmillant de détails et de fantaisie. On découvre aussi que l’homme d’Église appréciait beaucoup la peinture profane, les scènes mythologiques, les Bacchanales de Poussin, l’histoire antique, les Femmes fortes de Prévost, mais également la littérature courtoise, comme les tapisseries inspirées de l’Aminte du Tasse.

Voir

« Richelieu à Richelieu », musée des Beaux-Arts, 18, place François-Sicard, Tours (37), www.tours.fr, jusqu’au 13 juin 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : Richelieu de retour en ses terres

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