Louis de Boullogne, dessinateur virtuose

Esprit, noblesse et élégance caractérisent ces « ouvrages » reconnus par le peintre Dandré-Bardon (1700-1778) comme les « qualités du génie ». Démonstration faite par le Louvre qui expose, pour la première fois, une soixantaine de dessins du « premier peintre » de Louis XV. Leur réunion permet d’évoquer le brillant parcours de l’artiste et d’illustrer les multiples facettes de son talent de dessinateur.

La carrière académique du peintre est exemplaire. Prix de Rome, en 1673, il intègre l’Académie en 1688, avant d’en prendre la direction en 1722. Professeur respecté, il fit du dessin la base de son enseignement et le sommet de son art qui culmina, en 1715, avec les dessins admirables conçus pour le décor du château de Rambouillet, et la réfection du chœur de Notre-Dame-de-Paris. Les œuvres exposées témoignent de son talent de peintre d’histoire, profane ou religieux, qu’il déploya, à parts égales, aux divers chantiers royaux auxquels il participa après 1688.

À côté des dessins de mise en place, rapides et nerveux, les études de détails, très abouties, sont de tout temps les plus admirées. Dans son Abrégé de la vie des plus fameux peintres, Dezallier d’Argenville décrivait la technique préférée de Louis de Boullogne, celle « à la pierre noire, relevée de blanc de craie sur papier bleu ». Il s’en dégage une douce sensualité qui tourne le dos au classicisme de Le Brun pour préparer l’avenir qui sera rococo.