Questions à… Marina Ferretti-Bocquillon

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 20 avril 2011 - 249 mots

Pourquoi Bonnard au musée des Impressionnismes serait-il impressionniste ?
Marina Ferretti-Bocquillon : Bonnard impressionniste... Non ! Mais son art fondé sur l’analyse de la couleur et de la lumière se situe très clairement dans la postérité de l’impressionnisme. Une exposition Bonnard s’insère donc très logiquement dans les missions du musée. En outre, La Roulotte se trouvait à cinq kilomètres de Giverny et Bonnard voyait souvent Monet. Il a assisté à l’élaboration du cycle des Nymphéas… qui, à vrai dire, ne relève pas non plus de l’impressionnisme.

Peut-on parler d’une « période normande » de Bonnard ?
M.F. : Il est plus juste de parler de la part normande de son œuvre. À partir de 1909, Bonnard se déplace énormément et, jusqu’en 1938 où il se fixe au Cannet, il alterne les séjours dans le Midi et en Normandie. Ceux-ci ont été moins étudiés. Or, s’il a aimé la lumière et les eaux bleues de la Méditerranée, Bonnard a célébré avec autant de constance les effets des bords de Seine et de la Manche.

Que pensez-vous du jugement de Picasso : Bonnard n’est pas vraiment un peintre moderne ?
M.F. : Picasso s’est évidemment trompé, et c’est étrange. Car, comme lui, Bonnard est resté attaché à la description du réel. Et, comme lui également, mais par d’autres moyens, il a opéré une déconstruction radicale de la traduction de la forme et de l’espace. La génération des peintres abstraits américains des années 1950 doit à mon avis beaucoup plus à Bonnard qu’à Picasso.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : Questions à… Marina Ferretti-Bocquillon

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