La pomme du socialiste Charles Fourier

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 14 avril 2011 - 270 mots

Boulevard de Clichy, pendant longtemps, un socle est resté vacant. La statue de 1899 qui rendait hommage au fondateur de la pensée socialiste Charles Fourier (1772-1837) avait été déboulonnée en 1942 sous le gouvernement de Vichy pour être fondue et transformée en canon.

Il n’en fallait pas plus à Franck Scurti, qui inaugurait le 10 janvier dernier son hommage, et montre à Strasbourg le moule en plâtre de ce projet.

Quadrille de pommes célèbres
L’histoire veut que Fourier, frappé par la différence entre le prix d’une pomme au restaurant (14 sous) et celui chez le producteur (pour cette somme, il aurait eu cent pommes), aurait commencé à élaborer son Nouveau Monde industriel et sociétaire (1829) à partir du fruit. « Je fus frappé », disait-il, « de cette différence de prix entre pays de même température, que je commence à soupçonner un désordre fondamental dans le mécanisme industriel, et de là naquirent les recherches qui me conduisirent à ma découverte. »

Le socle originel ceint de quatre plaques transparentes de couleurs primaires soutient désormais une pomme de métal gravée d’un planisphère, un hommage à cette harmonie sociale à laquelle aspirait Fourier. Sous-titrée La Quatrième Pomme, l’œuvre synthétise à merveille les propos de Fourier : « J’ai remarqué depuis ce temps qu’on pouvait compter quatre pommes célèbres, deux par les désastres qu’elles ont causés, celle qu’ Ève offrit à Adam et celle que Pâris offrit à Vénus, et deux par les services rendus à la science : celle de Newton et la mienne. Ce quadrille de pommes célèbres ne mérite-t-il pas une page dans l’histoire ? » C’est désormais chose faite !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : La pomme du socialiste Charles Fourier

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