Au Grand Hornu, un jardin d’arbres-pierres

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 10 décembre 2010 - 270 mots

Au Grand-Hornu, il convient non seulement d’arpenter les salles où sont installées les œuvres de Giuseppe Penone, mais de se promener à l’extérieur parmi les espaces verts.

Le visiteur y découvrira un ensemble de sculptures, nommé Les Pierres des arbres, que l’artiste a réalisé à partir d’un concept élaboré en 1968 et que le MAC’s a acquis pour ses collections. Comme un jardin d’arbres et de pierres que Penone a imaginé en intégrant à la végétation différents éléments récupérés sur place. Ici, une colonne brisée dont le chapiteau a été inséré dans l’embranchement d’un tronc ; là, un bloc de soutènement posé à cheval sur le fût d’un jeune arbre couché au sol ; là encore, un arbuste implanté entre deux pierres gravées portant inscriptions de magasin et de direction cardinale. Chaque fois, Penone a pris soin de disposer ces « pierres des arbres » de sorte qu’avec le temps elles vont petit à petit « prendre racine » pour ainsi dire, du moins la végétation va-t-elle les enserrer pour ne faire plus qu’un. 

La métaphore du temps à l’œuvre 
À l’instar de cette œuvre réalisée aussi en 1968 alors que le jeune artiste avait empoigné un arbre, moulé en bronze la forme de sa main et replacé celle-ci en lieu et place de l’empoignade, laissant l’arbre grandir « sauf en ce point ». Au Grand-Hornu, Les Pierres des arbres sont pareillement la sublime métaphore du temps à l’œuvre. Comme il en est de ces lieux chargés de mémoire qui se ressourcent à leur propre substance. Il ne faudra donc pas manquer d’y revenir régulièrement pour en être le témoin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Au Grand Hornu, un jardin d’arbres-pierres

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