Orientations modernes

Par Colin Lemoine · L'ŒIL

Le 12 novembre 2010 - 237 mots

Outre qu’elle insiste sur des peintres incontournables de l’orientalisme, tels qu’Eugène Fromentin ou Hans Makart, l’exposition rappelle que cet engouement pour le Levant ne s’éteint pas avec le xixe siècle.

Mieux, les années 1880-1914 témoignent d’un regain en faveur de ces orients solaires, là où la beauté fraie avec l’inconnu. 

Renoir, Matisse, Klee
Pierre-Auguste Renoir est le premier artiste moderne à effectuer le voyage seul en Orient, et ce dès 1881, date de son arrivée en Algérie. Renoir, qui s’était livré à quelques essais orientalisants (Odalisque, 1870), découvre depuis la plus riche des colonies françaises des chatoiements irrésistibles dont témoigne sa Fête arabe (1881), où la touche se dilue comme jamais. À son tour, Henri Matisse gagne l’Algérie en 1906 afin de mettre ses pas dans ceux de Delacroix et d’avoir une révélation, de se découvrir. Dont acte, avec cette Rue de Biskra (1906) où explosent déjà les couleurs avant que deux séjours marocains, en 1911-1912, ne viennent confirmer le talent d’artificier de ce fauve débridé (Vue sur la baie de Tanger, 1912). De même, la Tunisie que Klee découvre en 1914, en compagnie d’August Macke et sur les conseils du couple Kandinsky-Münter, ne tarde pas à irradier dans sa peinture, les couleurs diaprées du Maghreb n’ayant jamais été aussi bien traduites que dans ces compositions prismatiques si riches en nuances et en irisations (Coupoles rouges et blanches, 1914). Le Maghreb, épicentre méjugé de nombreuses orientations modernes.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°630 du 1 décembre 2010, avec le titre suivant : Orientations modernes

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