Riopelle, sculpteur autant que peintre

Une quinzaine de bronzes animaliers de 1970 – les fontes ont été réalisées en 2010 – sont présentés ainsi qu’un ensemble de fusains de 1976 annonçant la série à l’huile des Icebergs entreprise au retour d’un voyage de l’artiste dans le Grand Nord.

Classé hâtivement dans l’abstraction lyrique, Riopelle, profondément imprégné par la nature et ses forces telluriques, se considérait avant tout comme un figuratif. De plus, cet artiste, connu ordinairement pour ses peintures all-over de signes mêlés des années 1950, se voyait sculpteur autant que peintre. Ce qu’il adorait dans le modelage, via la neige puis la terre glaise et la cire, c’était le rapport charnel à la matière, à la nature : « C’est la main directement qui transmet ses impulsions à la terre. » Les fusains dévoilés sont intéressants à voir parce qu’ils rappellent la calligraphie de ses tableaux-mosaïques. Mais le plus surprenant ici c’est la grande famille des hiboux qui, en se déployant dans toute leur force primitive (portant l’empreinte du sculpteur), témoignent de l’amour grandeur nature que Riopelle portait aux oiseaux.