Galerie des Gobelins jusqu’au 27 février 2011

Le mobilier national remet les pendules à l’heure

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 27 octobre 2010 - 343 mots

À la Révolution française, la majorité des objets qui meublaient et décoraient les demeures royales sont pillés, vendus et dispersés. Dès l’Empire, le Garde-Meuble mène une politique d’achats soutenue pour remeubler les châteaux et palais, impériaux, royaux et nationaux.

Ayant hérité de tous ces prestigieux objets, le mobilier national présente une sélection de pendules et de bronzes d’ameublement (lustres, candélabres, flambeaux, objets de toilette…) accompagnés de meubles et de tapisseries.

Très en vogue à l’époque, les pendules sont les vedettes de l’exposition. Différant en fonction de la pièce à laquelle elles sont destinées, du statut et de la fonction du propriétaire des lieux, elles sont l’élément décoratif incontournable d’un intérieur bourgeois. Selon le Journal des dames et des modes, les femmes doivent, pour être à la mode et être qualifiées d’« élégantes », montrer qu’elles ont une pendule sur leur cheminée.

Pour Napoléon, qui commanda deux cent cinquante pendules pour remeubler les appartements impériaux, les meilleurs horlogers de France et les plus prestigieux fabricants de bronzes (Thomire, Galle, Feuchère…) réalisent des œuvres magnifiques qui illustrent les valeurs politiques, héroïques ou culturelles du moment. Suivant la trace des grands maîtres de la peinture ou de la sculpture, ils s’inspirent de sujets antiques (voir la pendule Les Adieux d’Hector et d’Andromaque en bronze doré, par les horlogers Lepaute) ou des grands événements historiques, faisant de la pendule un admirable outil de compréhension d’un siècle d’histoire.

Véritable œuvre d’art, elle peut également être dédiée à une personne illustre, et symboliser sa puissance. Haute de 1,30 mètre, la pendule à la mémoire de Frédéric II, roi de Prusse, par Duguers de Montrosier est un monument d’une rare finesse. Les connaisseurs auront également le plaisir de découvrir la pendule Sympathique achetée par Louis-Philippe à l’horloger Breguet. Associé à une montre qui se remonte grâce au mécanisme de la pendule, l’objet, un vrai joyau, n’avait pas été reconstitué depuis 101 ans.

« L’Heure, le Feu, la Lumière- 1800-1870. Bronzes du Garde-Meuble impérial et royal », Galerie des Gobelins, 42, avenue des Gobelins, Paris XIIIe, www.mobiliernational.culture.gouv.fr, jusqu’au 27 février 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°629 du 1 novembre 2010, avec le titre suivant : Le mobilier national remet les pendules à l’heure

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