Glyc... Erró !

Une sélection de trente-trois toiles éclatantes (à partir de 10 000 euros), couvrant les vingt dernières années de son travail, présente une foultitude de personnages évoluant dans des espaces all-over tissés de filets qui capturent des images appartenant à la mémoire collective : publicités, cartes postales, BD, histoire de l’art, photos de presse, etc. 

Dans la lignée de la rétrospective des collages d’Erró à Beaubourg au printemps 2010, on fait face ici à un conglomérat visuel juxtaposant des icônes de l’art moderne (Picasso, Léger) avec un lapin blanc, un Napoléon en Égypte, des amazones sexy, un John Lennon psychédélique et autres figures héroïques du rock. Selon Erró, grand prédateur d’images, sa peinture vampirique est « un moyen pour tenter de découvrir la signification d’un monde confus ». Il s’agit, via ce flux ininterrompu de clichés, de refléter un temps présent qui, à l’ère d’Internet, est plus que jamais obnubilé par la consommation des images et leur circulation planétaire. À l’instar du Pop Art, on peut certes y déceler un goût fort prononcé pour la société du spectacle, mais il faut également s’apercevoir que ce télescopage d’images, multipliant oppositions et décalages, engendre un récit narratif qui décrypte, en la parodiant, une société consumériste croulant sous les diktats d’un zapping généralisé.