Galerie Ouizeman

Florence Reymond

Jusqu’au 28 septembre 2010

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 23 août 2010 - 257 mots

Un premier plan de fleurs traitées avec un précisionnisme appuyé, un deuxième occupé par une saynète aux allures familiales et un troisième qui fait office de décor montrant un paysage varié dans lequel prend place tout un lot de réminiscences historiques.

L’art de Florence Reymond se plaît à accumuler les références comme si chacun de ses tableaux se voulait une énigme. Et il en est bien ainsi. Sa peinture ne raconte pas une histoire, elle en accumule une quantité, mêlant souvenirs d’enfance et obsessions picturales dans des compositions dont les effets de transparence et de dilution déterminent un monde proprement impalpable.

Quelque chose d’un paradis perdu est à l’œuvre dans le travail de Florence Reymond qui lui confère une dimension « carollienne ». Tout y est traité sur le mode du palimpseste dans un télescopage d’images dont les sens s’entremêlent pour en produire un, inédit et innommable. Il y va tout aussi bien du monumental que du rapetissé, du proche que du lointain, du citationnel que du fictionnel. Comme s’il n’était d’autre façon possible pour dire la mémoire.

L’art de Florence Reymond en appelle à un espace mental qui, s’il s’appuie sur toutes sortes d’images glanées ici et là, n’en demeure pas moins imaginaire. C’est le brassage de celles-ci qui pousse l’artiste à la révélation de son propre monde, lequel ne manque pas de nous happer, voire de nous envahir, tant il est séducteur et inquiétant, étrange et familier.

Voir

« Florence Reymond », Galerie Odile Ouizeman, 10-12, rue des Coutures-Saint-Gervais, Paris (3e), www.galerieouizeman.com, jusqu’au 28 septembre 2010.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°627 du 1 septembre 2010, avec le titre suivant : Florence Reymond

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