Archéa, Louvres (95)

Archéa prend de l’ampleur

Collections permamentes

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 23 août 2010 - 372 mots

C’est l’histoire d’un petit musée qui devient grand. D’abord associatif, le musée archéologique de Louvres (Val-d’Oise) est créé en 1970, au moment où des fouilles mettent au jour l’existence d’une nécropole mérovingienne (vers 480-520 ap. J.-C.) au centre de la ville.

Durant les vingt années qui suivent, d’autres découvertes viennent enrichir la collection.
La ville décide alors d’ouvrir dans la tour Saint-Rieul un musée d’archéologie où sont abrités des verreries, des outils, des objets de la vie quotidienne découverts à cet endroit même. On y trouve notamment cinq sépultures de chefs francs, ainsi que leurs bijoux et leur riche mobilier. En 2000, le musée est transféré à la communauté de communes Roissy Porte de France. C’est le début d’un vaste projet, « Archéa ». Celui-ci vise à créer un pôle culturel archéologique regroupant un centre de recherches, un nouveau musée et la mise en valeur de deux ensembles archéologiques, le site d’Orville et le patrimoine céramique de Fosses et de la vallée de l’Ysieux.

Pivot du projet, le nouveau musée, d’apparence très moderne (architectes Bruno Pantz et Caroline Bapst), abrite les collections d’origine ainsi que le résultat des fouilles préventives menées ces trente dernières années dans la région, à l’occasion de la construction de la Francilienne et de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. « Les objets trouvés ces dernières années sont extrêmement intéressants parce qu’ils bénéficient de l’évolution de la discipline archéologique. Grâce à des spécialistes et aux nouvelles technologies, nous pouvons aller plus avant dans la connaissance du passé », explique Cécile Sauvage, directrice du musée.

Carpologues (graines), archéozoologues (animaux), palynologues (pollen) sont quelques-uns des scientifiques qui ont travaillé de concert pour dévoiler des aspects méconnus de la vie des hommes d’autrefois, leur alimentation, leurs maladies, leurs rites, la provenance des pierres qui ornent leurs bijoux… autant d’histoires qui nous sont racontées tout au long de l’exposition à l’aide de films, d’illustrations, de reconstitutions, de rencontres régulières avec des spécialistes et d’une scénographie gaie et très bien pensée. Des moyens nécessaires (mais malheureusement souvent négligés) pour donner un peu d’âme aux vestiges. « On a tendance à oublier que l’archéologie est une science humaine… », ajoute la directrice.

Voir

« Archéa », 56, rue de Paris, Louvres (95), tél. 01 34 09 01 02, www.archea-roissyportedefrance.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°627 du 1 septembre 2010, avec le titre suivant : Archéa prend de l’ampleur

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