Visions de femmes

Plutôt que de définir un art féminin, le propos est ici de présenter le regard que des artistes femmes (et non des femmes artistes) ont posé sur l’art et le monde, depuis les années 1850 jusqu’à nos jours. C’est en effet dans la deuxième moitié du xixe siècle que les pionnières, parmi lesquelles Rosa Bonheur, Suzanne Valadon ou Camille Claudel – dont l’une des versions de la célèbre Valse de 1895 est présentée – ont œuvré pour que leur travail et leur statut soient reconnus. 

Un brin fourre-tout, l’exposition traite de différents thèmes. Celui de l’intimité est abordé, avec un ouvrage de Sophie Calle, The Bronx (1999), dans lequel elle raconte et photographie un moment d’intimité qu’elle vécut avec des inconnus dans le Bronx. Puis celui de la défense des femmes et de la naissance d’un art féministe dans les années 1960-1970. Très engagée, militant pour la défense de la femme, Louise Bourgeois, disparue en juin, évoque le conditionnement domestique de la femme à travers Femme-Maison (1960), des sculptures de femmes dont le buste est transformé en maison.  Initiatrices de nouveaux courants, certaines femmes, à l’image de Sonia Delaunay, qui fut à l’origine de l’orphisme et du simultanéisme, jouèrent un rôle important dans la démarche abstraite. À l’inverse, Carole Benzaken, qui fait partie de la jeune génération d’artistes, a joué un rôle important dans la remise à l’honneur de la figuration en réalisant des œuvres dans la lignée du Pop Art.