Renée Grimaud, 50 ans d’expositions aux Galeries nationales du Grand Palais.

Le Grand Palais revient sur ses grandes expos

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 24 mars 2010 - 400 mots

ANTHOLOGIE. Par leur nombre et leur qualité, les expositions du Grand Palais ont ouvert une nouvelle page de l’histoire de l’art. On s’en rend compte à la lecture de cette anthologie éditée par la RMN, gestionnaire des lieux. Rappelons au passage que le Grand Palais abrite trois structures, deux si on met à part le Palais de la découverte : la grande nef proprement dite qui accueille quelquesfois des expositions (« Monumenta »), et les Galeries nationales du Grand Palais, objet du présent livre.

L’ouvrage est certes un peu auto-promotionnel, mais il déroule un panorama utile sur le goût du public. Sans surprise, sur les quelque deux cent soixante-dix expositions qui ont eu lieu depuis 40 ans, l’impressionnisme domine largement.

Le centenaire de l’école du plein air avait donné lieu en 1974 à une manifestation qui avait fait date par le nombre d’œuvres et la fréquentation (500 000 visiteurs). Toutes les grandes figures de l’impressionnisme ont bénéficié d’une rétrospective, parfois même de deux, tels Renoir, Cézanne ou Monet. Mais aucun artiste n’a été autant exposé que Picasso, pas moins de six événements, dont deux qui avaient des allures de confrontation : « Matisse-Picasso » en 2002 et le très récent « Picasso et les maîtres ».

L’égyptomanie s’est également emparée de l’ancien Palais de l’industrie. C’est d’ailleurs l’énorme succès de « Toutankhamon » en 1967, (1,2 million de visiteurs, record absolu) dont les objets funéraires étaient dispersés entre le Petit Palais et la grande nef, qui a incité Malraux à aménager les Galeries nationales ouvertes en 1969.

En revanche, la programmation boude l’art contemporain. Il est vrai que les polémiques de l’exposition « Pompidou » en 1972 et sa faible fréquentation (58 000 visiteurs) ont refroidi les ardeurs de la RMN. Avec le recul, ces controverses post-soixante-huitardes paraissent ridicules. Et même si les portraits de Warhol en 2009 ont accueilli 466 000 visiteurs, le piètre score du Nouveau Réalisme (118 000 visiteurs) et plus encore de la Figuration narrative (58 000 visiteurs) ne joue pas en faveur de la mise en avant de la création actuelle. Sans doute que dans l’esprit du public, le Centre Pompidou est un meilleur écrin ou label pour l’art actuel.

Véritable base de données, l’ouvrage ne s’adresse pas moins au grand public. Les fiches sur ces cent soixante-dix expositions offrent un voyage dans le temps et quelques notions utiles sur les œuvres et les artistes.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°623 du 1 avril 2010, avec le titre suivant : Renée Grimaud, <i>50 ans d’expositions aux Galeries nationales du Grand Palais.</i>

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