Maria Teresa Uriarte (sous la dir. de), L’architecture précolombienne en Mésoamérique

Une référence sur l’architecture maya

L'ŒIL

Le 24 février 2010 - 351 mots

BEAU LIVRE - Cet instrument de synthèse, publié aux éditions Hazan, offre une analyse savante et extrêmement documentée sur l’architecture précolombienne, des ouvrages préolmèques du iie millénaire avant notre ère, jusqu’aux derniers édifices de l’apogée de la civilisation maya au IXe siècle ap. J.-C.

Sous la direction de Maria Teresa Uriarte, directrice de l’Institut de recherches esthétiques de l’université de Mexico, l’ouvrage associe histoire de l’art, astronomie, géographie et sociologie pour concevoir une vision anthropologique de l’architecture précolombienne, fondamentale dans la compréhension des civilisations de Mésoamérique. S’adressant à un public large, cette synthèse se découpe en deux grandes parties.
 
Les trois premiers chapitres introductifs évoquent les grands principes de cette architecture encore mal connue, obéissant à de nombreuses règles esthétiques, politiques, religieuses et techniques bien spécifiques. L’astronomie joue un rôle essentiel dans la réalisation des schémas urbains, dans la construction des édifices et dans l’ornementation des architectures. Ainsi, à Teotihuacàn, la pyramide du Soleil est orientée selon les solstices et les équinoxes. Elle constituait un axis mundi, un lien matériel entre les trois espaces de l’univers, le ciel, la terre et l’inframonde, car elle s’élevait au-dessus d’une ancienne caverne, considérée comme un seuil de l’inframonde.

Les principales régions et cultures précolombiennes sont ensuite abordées plus spécifiquement, dans des parties richement illustrées. Les cités de Bonampak, Palenque, Tenochtitlàn ou encore Chichén Itzà se révèlent alors dans leur complexité et leurs subtilités, dont une large part reste encore à découvrir, même si la polychromie originelle de ces édifices a largement disparu des façades. Les peintures murales formaient un tout avec l’architecture et la sculpture, couvrant la totalité des constructions de couleurs éclatantes, une notion difficile à concevoir aujourd’hui.

L’ouvrage s’achève sur une analyse des textes hiéroglyphiques mayas et nahuas en contexte architectural, une partie qui s’adressera essentiellement aux érudits et passionnés, mais qui a l’intérêt de faire la lumière sur certaines croyances mythologiques et cosmogoniques des architectes mayas, telle l’assimilation du monde à la structure d’une maison. Un ouvrage destiné à faire référence sur le sujet.

Maria Teresa Uriarte (sous la dir. de), L’architecture précolombienne en Mésoamérique, Hazan, 334 p., 69 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Maria Teresa Uriarte (sous la dir. de), <em>L’architecture précolombienne en Mésoamérique</em>

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