Tefaf, comme un musée où tout serait à vendre

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 23 février 2010 - 358 mots

Après le design en 2009, c’est au tour du papier, à travers les dessins anciens et modernes, mais aussi la photographie, de faire son entrée à la prestigieuse Foire des antiquaires de Maastricht.

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Plus grande et mieux que jamais », nous annonce-t-on… Cette année avec une vingtaine de nouveaux exposants, la Foire des antiquaires de Maastricht affiche un nombre record de deux cent soixante marchands ! Jamais la foire n’a atteint une telle universalité avec des œuvres qui couvrent l’Antiquité à nos jours et proviennent de galeries de dix-sept nationalités différentes d’exposants.
 
Après son ouverture en 2009 au design, la Tefaf se tourne aujourd’hui vers les œuvres sur papier, c’est-à-dire les marchés de la photographie et du dessin, ancien et moderne. Du secteur design sont demeurés les mêmes exposants que l’année dernière, parmi lesquels Bel Étage, Philippe Denys et Éric Philippe. On notera aussi la nouvelle venue de la galerie italienne Fancsaly qui, pour se faire accepter, a misé sur la seule sculpture de laiton de l’architecte-designer Gio Ponti, réalisée à Milan en 1976. De la nouvelle section « Tefaf on paper », on découvre dix-neuf marchands issus de huit pays.
 
Les dessins anciens font une belle percée avec une tête de Tiepolo de 1742, mise à prix par la galerie Arthur Ramon. Un dessin à la craie de François Boucher, qui serait demeuré dans la famille du modèle Charlotte Sparre depuis l’origine, a été découvert par la galerie londonienne Day & Faber.
 
Parmi les œuvres de la période moderne, Aurélie Nemours est mise à l’honneur par le Parisien Antoine Laurentin [lire aussi p.109], qui inaugure sa première participation à la foire. « Je voulais y entrer depuis des années. Proposer quatre-vingts œuvres sur papier d’Aurélie Nemours, qui appartenaient à une collection privée jamais montrée, a fait pencher la balance. C’est un ensemble important, qui constitue le point de départ de toute sa peinture. C’est aussi un choix stratégique car Aurélie Nemours est très appréciée en Allemagne, Hollande et Suisse, alors qu’en France, l’abstraction géométrique se vend plus difficilement. » La Foire de Maastricht est plus que jamais un véritable musée, à la réserve près que tout ou presque est à vendre.

La Tefaf en... quelques mots

La Tefaf, qui souffle ses 35 bougies en 2010, a gagné sa stature internationale au fur et à mesure de ses éditions.

Plus récemment, la foire s’est ouverte à de nouveaux marchés comme la Chine, l’Inde et la Russie. Chaque édition est prétexte à des innovations. Ainsi, depuis 2008, l’espace Showcase permet à de jeunes exposants de se prévaloir d’une présence à Maastricht ; en 2009, c’était au design de faire son entrée à la Tefaf, avant l’ouverture aux œuvres sur papier [lire ci-contre] en 2010.

Avec un chiffre d’affaires qui s’élève à plusieurs centaines de millions d’euros, la Tefaf est considérée comme une grande réussite commerciale.
Ce sont effectivement 260 marchands d’art venant de 17 pays différents qui exposent tous les ans à Maastricht. La Tefaf, c’est aussi 150 experts et plus de 70 000 visiteurs (avec un record de 84 000 personnes en 2006).

Autour de la foire

Informations pratiques. « The European Fine Art Fair » (Tefaf), du 12 au 21 mars 2010. Maastricht Exhibition and Congress Centre (MECC), Forum 100, Maastricht (Pays-Bas). Tous les jours, de 11 h à 19 h, le dimanche 21 mars, fermeture à 18 h. Tarif : 55 € par personne ou 90 € pour deux. www.tefaf.com

Le festival « During Tefaf ». La ville de Maastricht profite de l’attractivité de la Tefaf pour offrir aux amateurs de beaux-arts la possibilité de se divertir le soir en assistant à des spectacles culturels : danse, jazz, musique classique et théâtre.
À signaler la présence au programme de la célèbre chanteuse de fado Mariza, et du très réputé festival de jazz de Maastricht. Un certain nombre de places sont réservées pour les visiteurs de la foire. Informations et réservations au 31(0)4 33 50 55 55.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Tefaf, comme un musée où tout serait à vendre

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