Musée d’Art moderne de Céret (66)

Le monde d’Haviland

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 22 décembre 2009 - 254 mots

Le musée d’Art moderne de Céret se devait de rendre hommage au peintre Frank Burty Haviland (1879-1971).

Celui-ci est en effet, avec Pierre Brune, à l’origine de la création de l’institution. Entre autres, et grâce à leur amitié, Picasso offrira au musée cinquante-sept œuvres, Matisse quatorze dessins.
 
Fils du fondateur d’une célèbre fabrique de porcelaine de Limoges, Haviland refuse de faire carrière au sein de l’entreprise familiale pour se consacrer à la peinture. Après avoir vécu à Paris et effectué plusieurs séjours en Allemagne et à New York, il s’installe à Céret en 1910 avec ses amis le sculpteur catalan Manolo Hugué et le compositeur Déodat de Séverac.
 
Invité par les trois artistes, Picasso vient y peindre au début de l’été 1911, bientôt rejoint par Braque. On est alors en pleine période cubiste. Picasso revient en 1912, puis en 1913 accompagné de Max Jacob. Céret est alors surnommée « La Mecque du cubisme » par le critique d’art André Salmon. Frank Burty Haviland est très influencé par cette radicale remise en question de l’espace euclidien.
 
Mais l’artiste ne saurait se soumettre à un processus de création strictement analytique. Même les espaces de ses toiles parmi les plus « cubistes » – Nature morte, 1911-1912,ou Le Figuier, 1910 ou 1914 – ne sont pas construits avec une rigueur toute cérébrale. Haviland sait traduire la complexité d’une nature morte ou d’un paysage, mais il ne veut obéir à aucune autre règle que celle dictée par sa subjectivité, imprévisible. Là est sa force.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°620 du 1 janvier 2010, avec le titre suivant : Le monde d’Haviland

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