Un bestiaire comme critique sociale et politique

Par Marie-Emilie Fourneaux · L'ŒIL

Le 29 octobre 2009 - 190 mots

À première vue, les aquarelles de Walton Ford, artiste américain né en 1960, rappellent les planches des peintres naturalistes des XVIIIe et XIXe siècles.

À première vue seulement. Car à y regarder de plus près, l’on découvre un univers anthropomorphique complexe et déroutant, truffé de symboles et d’allusions. Le titre de l’ouvrage, Pancha Tantra, fait référence à un vieux recueil de fables indiennes sur les animaux. Et c’est bien de la littérature, contes et récits d’explorateurs, dont Ford s’inspire. Un extrait, annoté au coin de ses aquarelles, sert de point de départ à ses créations.
S’y déploie une zoologie curieuse et déroutante composée d’animaux aux mœurs étrangement humaines. Tour à tour cruelles, saugrenues, drôles ou crues, ces images richement détaillées sont à explorer attentivement. L’artiste y interroge, par le truchement de nos amies les bêtes, le monde des hommes, pas toujours « humain ». Il y compose une satire sociale où les relations de pouvoir, la cruauté et l’absurdité sont stigmatisées. Mais les clés d’interprétation ne sont jamais livrées, plutôt évoquées, dans cet ouvrage de grand format à feuilleter avec jubilation.

Walton Ford, Pancha Tantra, Taschen, 320 p., 49,99 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°618 du 1 novembre 2009, avec le titre suivant : Un bestiaire comme critique sociale et politique

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