Tarente la grecque

Bien connue par les sources narratives gréco-romaines et par l’archéologie, c’est à cette histoire de la plus puissante des colonies de la « Grande-Grèce » – nom donné aux comptoirs créés par les Grecs en Italie du Sud et en Sicile – que l’abbaye de Daoulas (Finistère) consacre son exposition annuelle. Ce récit long de près d’un millénaire est illustré grâce à d’importants prêts consentis par les musées italiens, dont celui de Tarente.  Fondée vers 706 av. J.-C. par un groupe de parias venus de Sparte, la cité grecque devient rapidement un point de passage obligé entre l’Orient et l’Occident. Mais malgré cette prospérité, la guerre fait partie du quotidien des habitants de Tarente, tiraillés entre les assauts des populations italiques autochtones et des autres colonies grecques. C’est finalement Rome qui aura raison de son indépendance. Présentée dans une élégante scénographie, l’exposition déroule le fil de l’histoire de la cité, grâce à de très nombreux objets. Certains n’ont jamais ou rarement été vus en France, tel l’Héraclès au repos de Chieti, rare sculpture grecque en bronze, créée par un élève de Lysippe. Ce dernier, qui fut le sculpteur d’Alexandre le Grand, était également l’auteur de l’Héraclès colossal de l’acropole de Tarente. Emmenée par les Romains après le sac de la ville en 209 av. J.-C., cette sculpture disparue n’est aujourd’hui connue que par de petites copies. Elles illustrent néanmoins l’importance de Tarente comme intermédiaire entre le monde grec et Rome.