Les marchands à l’honneur au Parcours des Mondes

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 26 août 2009 - 400 mots

Puisque ce sont eux qui trouvent les œuvres et font venir les collectionneurs, Pierre Moos, directeur du Parcours des Mondes, a décidé de rendre hommage aux marchands.

« On ne parle souvent que des records atteints en maison de ventes. Or, 99 % des pièces sont tout d’abord passées par un antiquaire ! Ce dernier dialogue avec ses acheteurs et forme ses goûts. C’est une relation privilégiée à laquelle j’ai voulu rendre hommage par cette exposition à la Monnaie de Paris. Pour “Regards de marchands : la passion des arts premiers”, chaque participant du Parcours nous a prêté deux pièces précédemment vendues à des collectionneurs. »
Le cœur du Parcours réunit quant à lui des antiquaires du quartier Saint-Germain-des-Prés et des invités internationaux, offrant le premier rassemblement au monde consacré aux arts premiers. Et si les organisateurs craignaient le désistement des Américains, cinq d’entre eux ont finalement fait le voyage. Saluons aussi l’arrivée de trois nouveaux exposants : Bedaux Art, d’Utrecht, Expoca, de Munich et Vignold Tribal Art, de Cologne.
Héritiers de pays colonisateurs, les marchands français ou belges demeurent toujours les mieux dotés en chefs-d’œuvre de cette partie du monde. Du côté du plat pays, Didier Claes privilégie un accrochage très sélectif. La statue de reliquaire Fang qu’il met en exergue se différencie de ce classique de l’art du Congo par une posture atypique et un visage circulaire. Bernard de Grunne a pris ses quartiers chez Patrice Trigano et tous deux vont montrer comment l’art africain peut dialoguer avec la peinture de Francis Picabia. Côté français, Bernard Dulon a fait le choix ambitieux d’un objet unique. Un masque de procession provenant du Kerala, qui n’est pas sa spécialité, mais qui l’a pourtant séduit par ce « travail à la manière d’une dentelle de cathédrale ». Il a aussi la particularité d’être sculpté sur trois mètres de haut et trois de large. L’Océanie est aussi bien représentée par la galerie Flak, avec un ancêtre Bioma du golfe papou ou encore la galerie Anthony Meyer.
À l’approche de l’événement, les galeristes se disent confiants, comme les années précédentes, car les arts premiers représentent un marché stable et non spéculatif. C’est un marché de passionnés, au sein duquel les pièces ne sont pas acquises en pensant à leur revente, quand bien même les cotes croissent régulièrement chaque année !

Parcours des Mondes, Saint-Germain-des-Prés, Paris VIe, www.parcours-des-mondes.com, du 9 au 13 septembre 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°616 du 1 septembre 2009, avec le titre suivant : Les marchands à l’honneur au Parcours des Mondes

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