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Majorelle Première rétrospective

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 29 juin 2009 - 406 mots

« Nous avons prétexté du 150e anniversaire de la naissance de Louis Majorelle pour organiser cet événement. En réalité, cela devenait une véritable nécessité car son travail n’a jamais fait l’objet d’une rétrospective », explique Roselyne Bouvier, commissaire de l’exposition.

Membre fondateur de l’École de Nancy, ce mouvement Art nouveau à la croisée de l’art et de l’industrie dont l’objectif était de réhabiliter les arts décoratifs et de créer des objets pour embellir le cadre du quotidien, Louis Majorelle (1859-1926) est en effet bien moins connu que le fondateur du mouvement, Émile Gallé, qui lui, fit l’objet de très nombreuses expositions.
Homme discret et modeste, Louis Majorelle donna à la manufacture de meubles et d’objets nancéenne de son père une nouvelle impulsion, allant jusqu’à créer un « phénomène Majorelle », en se lançant dans une production de mobilier moderne influencée par la nature et les recherches d’Émile Gallé.
Extrêmement riche et complète, l’exposition, qui regroupe cent quatre-vingts objets et meubles montre comment cet « industriel de l’art » sut bousculer les codes établis  dès le début de sa carrière en créant un style nouveau. Épousant différents styles – et pas seulement l’Art nouveau auquel son nom  est le plus souvent associé –, il réalise des meubles en phase avec leur époque, privilégiant les effets picturaux naturalistes dans la période Art nouveau, la structure dans les années 1900, la simplicité et l’élégance des formes dans les années 1920 (Art déco) et l’efficacité dans la période moderne.
Sachant s’entourer de tous les corps de métier, ouvert à toutes les techniques, il explora de nombreux domaines de création, travaillant aussi bien la céramique que le métal (serrures, poignées, portes…). Il réalisa notamment des luminaires sublimes, en bronze et en verre, en collaboration avec la manufacture Daum (« Lampe au magnolia », 1900, en bronze doré et verre doublé et moulé). Pièce maîtresse de l’exposition, l’escalier central des Galeries Lafayette, partiellement reconstitué et exposé pour la première fois depuis son démontage en 1977, montre le raffinement et l’élégance extrêmes du travail de Louis Majorelle.
Enfin, c’est aussi au talent du décorateur ensemblier que l’exposition rend hommage, en mettant en situation des éléments de décor d’une même pièce conçus dans des styles identiques, de la lampe de chevet au lit, en passant par les boiseries, les tapisseries et les décors.

« Majorelle, un art de vivre moderne », galerie Poirel, 3, rue Victor Poirel, Nancy (54), www.ecole-de-nancy.com, jusqu’au 30 août 2009.

Légende photo : Louis Majorelle, Meuble aux pélicans modèle créé vers 1925 en collaboration avec Louis Janin, collection Sorriano © Photo : C. Duranti.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°615 du 1 juillet 2009, avec le titre suivant : Majorelle Première rétrospective

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