Van Gogh, le nuitard

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 21 avril 2009 - 259 mots

Sur Van Gogh, beaucoup a déjà été dit.

Aucune exposition n’avait pourtant été consacrée à ses œuvres baignées d’une atmosphère nocturne. Le parcours chronologique de cette présentation démontre comment la carrière du peintre a été jalonnée d’hésitations. Une belle cimaise témoigne ainsi de cette évolution, des aquarelles naturalistes des années 1883, ponctuées de quelques coups d’éclat, comme cette Allée de peupliers au soleil couchant (1884), aux premières tentatives pour détacher la touche qui aboutissent, au début des années 1890, à une plus grande radicalité.
Van Gogh s’intéresse très tôt à l’art de Barbizon et surtout de Millet, dont la superbe Nuit étoilée (vers 1851) a été prêtée par l’université de Yale. Sa première expérience aboutie, Les Mangeurs de pommes de terre (1885), baignée dans un clair-obscur très étudié, s’inscrit dans cette veine. Le tableau n’aura pas le succès escompté. Van Gogh décide alors de moderniser les sujets de Millet et s’attaque à son Semeur (1850). Dans une lumière crépusculaire, il en change les couleurs, divise la touche pour finalement en modifier la composition dans une veine japonisante.
Plus tard, il choisit de peindre sur le motif, ce que l’apparition des becs de gaz rend désormais possible. Van Gogh s’installe sur les bords du Rhône, à Arles, pour exécuter sa première Nuit étoilée (1888). Hospitalisé à Saint-Rémy-de-Provence, il en peindra, peu avant sa disparition, une version différente (1889) dans laquelle les astres confèrent une étonnante énergie cosmique à la toile.

« Van Gogh et les couleurs de la nuit », Van Gogh Museum, Amsterdam (Pays-Bas), www.vangoghmuseum.com. jusqu’au 7 juin 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°613 du 1 mai 2009, avec le titre suivant : Van Gogh, le nuitard

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