Le Japon illustré

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 23 mars 2009 - 257 mots

Amateurs de BD ou de mangas vont se délecter de cette exposition d’estampes japonaises de l’époque Edo et de l’ère Meiji.

Car certaines illustrations, modernes et efficaces, pourraient avoir été dessinées avant-hier. À commencer par celles de Kuniyoshi, aux personnages expressifs, placés dans des compositions aux cadrages osés et aux couleurs très vives. Son élève Yoshitoshi a bien compris la leçon et fut l’un des derniers maîtres de l’estampe, dont les différents musées de Rouen sont richement dotés grâce à des donations.
Les estampes Ukiyo-e, signifiant « image du monde flottant », ont vu le jour durant l’époque Edo, une période de paix et de prospérité qui entraîna l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie. Elle favorisa ce marché de gravures peu coûteuses dont les principaux sujets relataient ses propres centres d’intérêt, à savoir les jolies femmes, les courtisanes, le théâtre kabuki et les lieux pittoresques. Les bonnes feuilles connurent un immense succès au Japon et, dès 1860, en Europe, comme en témoigne le critique d’art Zacharie Astruc : « L’arrivée des premières estampes produisit une véritable commotion. (…) On courait les boutiques à l’affût des arrivages. » Charles Baudelaire et les frères Goncourt ont été parmi ses premiers collectionneurs, suivis par Vincent van Gogh.
L’un des derniers domaines dans lequel les illustrateurs sont intervenus a été celui de la presse. Les estampes ont alors une fonction d’information qu’elles auront jusqu’à la fin du xixe, quand bien même la photographie existait déjà…

A voir

« Le Japon illustré », musée des Beaux-Arts, esplanade Marcel-Duchamp, Rouen (76), www.rouen-musees.com, jusqu’au 29 juin 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°612 du 1 avril 2009, avec le titre suivant : Le Japon illustré

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