Tefaf 2009 parie sur le design

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 23 février 2009 - 387 mots

Pour sa 22e édition, la Tefaf de Maastricht démontre qu’elle sait se renouveler et être à l’écoute des nouvelles tendances.

Par stratégie et suivant le goût des collectionneurs qui s’oriente toujours davantage vers le xxe siècle, notamment pour le mobilier, une section Tefaf Design vient enrichir les expositions des deux cent trente marchands déjà présents.
Les huit exposants sont regroupés dans un secteur de la foire, ce qui a poussé le galeriste Éric Philippe à sauter le pas. «  Car, estime ce dernier, les marchands qui font du xxe siècle peuvent vendre des pièces anciennes, mais toujours avec une certaine modernité dans la présentation. J’apprécie cette vision moins antiquaire.  » Spécialisé dans le mobilier européen et nord-américain, il propose une Peacock Chair dessinée en 1922 par Frank Lloyd Wright pour l’Imperial Hotel de Tokyo. Un choix chic et cher, car en période de crise, seul l’exceptionnel se vend encore bien. Un avis partagé par François Laffanour, de la galerie Downtown, qui se fera remarquer par une console de sept mètres de long signée Charlotte Perriand. Dernier Parisien en lice, L’Arc en Seine présente douze chaises de Jean-Michel Frank, conçues en 1938 pour l’appartement de Nelson Rockefeller et qui n’avaient jamais quitté la Cinquième Avenue.
La section design s’est aussi ouverte à l’international. Située à New York depuis 2005, la galerie Sebastian   Barquet inaugure sa première participation avec le Banc conoïde (1974) de George Nakashima. Davantage tourné vers les œuvres historiques, l’Allemand Ulrich Fiedler propose des chaises de Michael Thonet. Tandis que Bel Étage, de Vienne, promeut le Jugendstil et le marchand néerlandais Frans Leidelmeijer met en avant les meubles de l’école d’Amsterdam.
Ce parcours n’est évidemment pas exhaustif, car aucune foire ne peut y prétendre, mais il ponctue l’histoire du design de bonnes références. Les exposants de ce secteur confirment en outre la tendance d’un marché à deux vitesses, au sein duquel les bonnes pièces continuent de se vendre cher, tandis que le reste est boudé par les collectionneurs. À tel point qu’on constate une baisse des prix de 20 % par rapport à l’année dernière pour les œuvres moins prestigieuses. Et si cette chute n’est pas toujours clairement affichée, les marchands se révèlent largement plus enclins à négocier qu’auparavant.

« Tefaf », Forum 100, 6229 GV Maastricht (Pays-Bas), www.tefaf.com, du 13 au 22 mars 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°611 du 1 mars 2009, avec le titre suivant : Tefaf 2009 parie sur le design

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