Ça bouge en forêt de Sherwood

Par Pierre Morio · L'ŒIL

Le 23 février 2009 - 366 mots

Villes moyennes en plein milieu de l’Angleterre et anciennes cités industrielles, Derby, Nottingham et Leicester sont sans réel charme.

Mais les choses changent : elles viennent de se doter d’importantes structures culturelles, voulant en finir avec l’hégémonie de Londres, grande sœur si proche et par trop présente sur ce secteur. L’objectif n’est plus de faire plaisir aux édiles, et risquer de commettre les mêmes erreurs de gestion que dans les années 1980, où l’on construisait de jolies coquilles vides, sans programmes cohérents ni budget de fonctionnement, mais bien au contraire de faire connaître la scène artistique locale et l’englober dans des réseaux plus vastes.
Derby a donc inauguré le Quad, centre d’art regroupant salles d’exposition, ateliers numériques, salles de répétition et cinéma d’art et d’essai. Leicester s’est doté d’une grande salle de spectacle, baptisée Curve, geste architectural en plein cœur de la ville, où se mélangeront productions régionales et artistes internationaux.
Mais le projet le plus ambitieux est porté par Nottingham, qui s’apprête à inaugurer un centre d’art contemporain baptisé Nottingham Contemporary. Le bâtiment, œuvre des architectes Caruso et St  John, se love entre la route et la vieille ville, sur un pan escarpé de la colline de Nottingham. Sous une couverture de béton ciselé, hommage à la dentelle –  fleuron de l’industrie régionale  –, et de métal doré, se déploieront sur quatre étages et 3   000 m2 les espaces d’exposition, l’auditorium et la cafétéria faisant de Nottingham Contemporary un des plus grands centres d’art d’Angleterre.
Le lieu n’ouvrira qu’à l’automne, mais des expositions de préfiguration ont déjà été programmées, comme cette «  prison impossible  », regroupant dans un commissariat désaffecté des œuvres d’Acconci, Bulloch, Dan Graham, Hirschhorn, Nauman, et bien d’autres, évoquant les théories de Michel Foucault développées dans son ouvrage Surveiller et punir.
Nottingham Contemporary viendra ainsi compléter l’offre proposée par le New Art Exchange, ouvert en septembre 2008. Ateliers et résidences d’artistes, espaces d’exposition, de répétition…, les 1 360  m2 du lieu sont dédiés à la programmation d’artistes anglais issus des communautés étrangères. Fief de Robin des Bois, Notting-ham se rêverait-elle en Petit Poucet défiant l’ogre culturel londonien ?

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°611 du 1 mars 2009, avec le titre suivant : Ça bouge en forêt de Sherwood

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