Paula Aisemberg

Hasard assisté : l’ex-khâgneuse, débarquée de son Argentine natale à l’âge de huit ans, commence par une formation d’historienne en même temps que l’École du Louvre et cultive déjà un inflexible intérêt pour l’art en train de se faire.

Au rayon rencontres, viendront les galeristes Fabienne Leclerc – chez qui elle fait ses armes – puis Baudoin Lebon. C’est là que le collectionneur Antoine de Galbert donne un coup d’accélérateur imprévu et l’entraîne dans l’histoire naissante de sa fondation. « Une page vierge, à imaginer de toute pièce », s’enthousiasme-t-elle encore un peu étourdie. Défi relevé sans trembler, fidèle aux projections du maître des lieux   : cinq ans après, la petite équipe de la Maison Rouge s’est fait une indiscutable place dans le paysage de l’art contemporain français.

Relais auprès de collectionneurs, cartes blanches données à de jeunes commissaires, la Maison Rouge soigne ses particularismes et son appétit pour les rencontres et l’ouverture au public, en marge des chapelles et petits mécanismes qui régissent le monde de l’art. À l’image de sa directrice, cultivant le goût du partage plutôt que celui de la signature.