Martine Lacas : "Au fond de la peinture, une poétique de l'arrière-plan"

L’arrière-plan sur le devant

L'ŒIL

Le 16 décembre 2008 - 203 mots

En peinture, on distingue la « figure », sujet principal de l’œuvre, de son « fond », l’arrière-plan sur lequel la figure s’élève.

Cette hiérarchie des plans, jusqu’au seuil du XXe siècle, a privilégié la figure centrale au détriment du décor, devenu accessoire. Pourtant, cela signifie-t-il qu’une peinture puisse être appréhendée sans son arrière-plan ? La compréhension du sujet d’une œuvre passe-t-elle seulement par ses figures centrales ?
À travers une soixantaine de détails de tableaux ou de fresques de Fra Angelico, Rubens, Titien, Rembrandt, Gustave Moreau, de La Tour, Fragonard, Degas, Davis ou encore Corot, Martine Lacas, docteur en histoire de l’art, propose une approche inédite de la peinture occidentale, du XIVe au XIXe siècle. Il s’agit de voir au-delà de l’évident, de prêter plus d’attention à cet arrière-plan qui trop souvent semble secondaire afin d’opérer une nouvelle interprétation de l’œuvre.
Les très belles reproductions d’œuvres et leur choix pertinent confèrent à l’ouvrage une véritable valeur documentaire, mêlant esthétique picturale et analyse. Au fond de la peinture nous invite à repenser notre position de spectateur, à pousser notre regard là où il ne s’aventure que rarement.

Martine Lacas, Au fond de la peinture, une poétique de l’arrière-plan, Seuil, 160 p., 39 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°609 du 1 janvier 2009, avec le titre suivant : Martine Lacas : "Au fond de la peinture, une poétique de l'arrière-plan"

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