Talec, carnet polaire

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 16 décembre 2008 - 240 mots

En 2006, Nathalie Talec nous donnait des nouvelles fraîches avec un dispositif photographique qui annonçait le tournage d’une expo-sitcom en possible récit du monde de l’art.

D’une fiction l’autre, du format télévisuel au format industriel, c’est aujourd’hui un décor frigorifique qui accueille et habite sa première rétrospective au Mac/Val. Soit trente ans d’hypothèses d’artistes dans une série de chambres froides ou modules d’exposition que distribue une travée centrale lorgnant du côté du mouvement caméra. Une version congelée du White Cube dans laquelle l’artiste place sa grammaire dissipée. Crampons strassés, traîneau en céramique, structure sculpturale de Kayak au néon se frottent aux autoportraits de l’artiste en héroïne exploratrice, en femme à tête de cerf ou conférencière scientifique.
Comme à son habitude, Nathalie Talec performe, métamorphose, déplace, hybride, recharge et amorce de nouveaux récits. Rythmée comme une chronique du grand froid et de sa perception, l’exposition détaille quelques mythologies de l’aventure scientifique en général et de l’exploration polaire en particulier. Après une série de frigos rassasiés et deux sas monochromes soumis à quelques expériences thermiques, l’exercice d’observation trouve sa réjouissante mesure dans  l’ultime –    ou première  –  salle : une série de documents prosaïques,  parmi lesquels les règles du Jeu de survie en chambre froide    : listes, matériels, précautions, plans et modes d’emploi. Ou comment envisager l’exercice du réel pour mieux consolider celui de l’art.

A voir

« Nathalie Talec », Mac/Val, place de la Libération, Vitry-sur-Seine (94), www.macval.fr, jusqu’au 25 janvier 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°609 du 1 janvier 2009, avec le titre suivant : Talec, carnet polaire

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