Truphémus, intime

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 29 septembre 2008 - 260 mots

Jacques Truphémus est peintre, peintre avant tout, totalement peintre.

Né à Grenoble en 1922, il s’installe en 1955 dans un atelier au cœur du vieux Lyon. Il y peint toujours. Une passion totale l’habite depuis plus de soixante ans pour quelque chose qui, aujourd’hui en France, peut paraître décalé, dépassé, hors de propos : la peinture de paysage, le portrait. Bernard Clavel dressait en 1985 dans L’œil un édifiant portrait de l’artiste : « Le secret de sa grandeur ? L’exigence. Pas une seule note qui ne soit travaillée, mûrie jusqu’à l’accord parfait. Enfermé dans son atelier, où bien peu de visiteurs sont admis, il se saoule de ce qui est sa raison de vivre. »
Le château de Vogüé, dressé au centre d’un des plus beaux villages de l’Ardèche méridionale, propose une rétrospective réunissant plus de cent cinquante toiles, dessins et pastels de cet artiste qui sut construire une œuvre intimiste et dense, véritable méditation sur la peinture dépouillée de tout ce qui serait superficiel, inutile.
Truphémus regarde simplement ce qui l’entoure : un coin d’atelier, quelques feuillages derrière la fenêtre, un bouquet jaune… L’affirmation de Claude Lévi-Strauss – « Pour faire un peintre, il faut beaucoup de science et beaucoup de fraîcheur » – s’applique admirablement à cet homme de peinture. Seule lui importe la présence de la lumière, comme une affirmation discrète de son énergie singulière, dans une quête jamais achevée de « l’accord parfait ».

Voir

« Jacques Truphémus, rétrospective », château de Vogüé, Vogüé (07), tél. 04 75 37 01 95, www.chateaudevogue.net, jusqu’au 2 novembre 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°606 du 1 octobre 2008, avec le titre suivant : Truphémus, intime

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