La Fiac part à la conquête du monde

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 25 septembre 2008 - 563 mots

La 35e édition de la Foire internationale d’art contemporain affiche ses ambitions : une sélection drastique et la volonté d’entrer dans le trio de tête des foires les plus courues du monde de l’art, quitte à heurter certaines galeries françaises. Revue des forces en présence...

Il n’y a pas que des heureux cette année ! Le comité de sélection a en effet encore taillé dans le vif et effectué une sélection sévère. Les galeries françaises ne représentent plus que 37 % des 180 heureuses élues. On ne pourra donc plus dire que la Fiac est une foire franco-française. Reste à savoir si les collectionneurs étrangers vont également jouer le jeu. D’ailleurs, toutes les foires rencontrent les mêmes grognes, à l’instar des galeries italiennes déçues de s’être vu refuser un stand sur la turinoise Artissima qui se déroulera début novembre.

Une Cour Carrée plus pointue, un Grand Palais plus international
Côté statistiques et chiffres, la Fiac a recruté cent dix-sept galeries étrangères, issues de vingt-quatre pays, avec en haut de la liste Allemands et Américains. Le renouvellement est plus spectaculaire à la Cour Carrée où un tiers des galeries présentes l’an dernier n’ont pas vu leur bail renouvelé. Douche froide pour certains, mais il fallait de toute évidence remonter le niveau d’un espace nettement à la traîne en 2007.
L’équilibre des niveaux se fera-t-il cette année avec les petits nouveaux, la Parisienne Lucile Corty, Gregor Podnar et ses deux galeries, l’une berlinoise, l’autre slovène, les Peres Project de Los Angeles et Berlin, et le Turinois Franco Soffiantino ? Cela bouge en tout cas Cour Carrée où l’on retrouvera également les quatre artistes sélectionnés pour le prix Duchamp, en croisant les doigts pour que le podium d’exposition soit moins « cheap » que l’édition précédente.
Au Grand Palais, pas de changement. Il faudra se frayer un chemin parmi les cent cinq galeries élues et les neuf galeries de design. La Fiac, qui a été la première à lui consacrer un département avant que la grande foire suisse ne lui embraye le pas, n’a convié que des Français, de la pionnière et incontournable Kreo à Patrick Seguin, avec, toutefois, une seule présence belge, celle de Jacques Dewindt.
Quant aux petits nouveaux qui s’installeront dans le vaisseau amiral, ils constituent la jet-set internationale : White Cube de Londres, Christian Nagel de Berlin et Cologne, Patrick Painter de Los Angeles, Sperone Westwater de New York. Excusez du peu… À noter encore, le retour du Parisien Renos Xippas sur l’une des mezzanines.

Un programme d’expos et de performances plus alléchant
Les organisateurs de la Fiac ont aussi choisi de renforcer ses atours en fédérant les vernissages pour faire de Paris un rendez-vous riche, éclectique et donner le tournis aux collectionneurs comme à Londres. La foire réédite donc son exploration des jardins des Tuileries avec des sculptures en plein air, le long de l’artère qui relie le Grand Palais à la Cour Carrée. De grandes pointures comme Dan Graham, Michelangela Pistoletto, Giuseppe Penone et Mona Hatoum se mêlent à la jeune garde française représentée notamment par Vincent Beaurin et le duo Dewar & Gicquel.
Cette petite vingtaine de projets est un lien naturel entre deux nouveaux pôles de la foire, le Jeu de Paume et le Louvre, tous deux hôtes d’une programmation très pointue de performances d’artistes. La Fiac pimente le prestige des valeurs sûres d’une carte résolument prospective et expérimentale.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°606 du 1 octobre 2008, avec le titre suivant : La Fiac part à la conquête du monde

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