http//www.culture.fr

Par Christophe Domino · L'ŒIL

Le 1 juin 1998 - 540 mots

Le serveur du ministère de la Culture est l’un des jalons de la politique
de l’Etat vis-à-vis des technologies
de l’information. Culture et communication cohabitent, certes, sur le linteau de la rue de Valois mais qu’en est-il de ce mariage on line, au-delà de l’effervescence d’un jour de Fête de l’Internet ?

Sur http//www.culture.fr, on trouve des informations et des fichiers proposés par des services ou des établissements qui relèvent de l’autorité du ministère, mais aussi des ressources et des renvois à un nombre significatif de serveurs qui touchent aux arts. Si l’information concernant les activités et la structure du Ministère lui-même est facile d’accès, les pages d’agenda sont de bien peu d’usage, partielles, à peine rédigées et entassées au hasard d’une chronologie flottante. Des dossiers spécifiques constituent les gros titres, d’une diversité conforme à celle des domaines d’investissements de la puissance publique : livre, musique, danse, cinéma, théâtre, patrimoine, chaque institution concernée (de l’IRCAM au Centre national du cinéma, de la Cité de la Musique à la Cité des Sciences ou à la Caisse des Monuments historiques) a développé à son tour un projet
de vitrine accessible en ligne, simple outil d’information et d’annonce de programmes ou, projet plus ambitieux, parcours, présentation et animation. Les parcours thématiques touchent étrangement au rêve concrétisé de musée imaginaire d’un Malraux.
Sauf qu’ici, en archéologie ou pour la visite du Musée des Beaux Arts de Bordeaux en 100 œuvres, la logique de « compile » et le didactisme (qui bien souvent légitime la démarche multimédia) révèlent vite leurs limites. En revanche, les serveurs qui se donnent comme archives, banque d’informations iconographiques ou de références, marquent la voie d’un Internet sérieux. A noter, par exemple, le repérage de ressources fait autour de la notion de droit d’auteur, ou les différentes bases de données comme Joconde avec 120 000 notices d’œuvres des collections publiques et autres bibliographies de la Direction des Musées de France. En matière d’arts plastiques, le serveur accueille les pages web de nombre d’événements ponctuels, animation d’un jour ou expositions majeures, bien au delà du seul espace de tutelle du ministère, avec la Biennale d’art contemporain de Lyon (1997), celle
de Venise (1997), la Biennale de São Paulo, la Documenta de Cassel...
Au-delà des écoles d’art, souvent actives, au-delà des institutions telles le MNAM-CCI, la Fondation Cartier, le Carré d’art à Nîmes, le Nouveau Musée à Villeurbanne, des serveurs à l’étranger comme le ZKM (Centre d’art et de technologie des médias à Karlsruhe), le MoMA ou le Dia Center à New York, le Banff Center (Canada) ou le Musée d’art contemporain de Montréal, le mérite de ce serveur est de permettre un accès à des initiatives plus spécifiques d’information ou d’intervention artistiques. On trouvera la route du CICV Pierre Schaeffer, du Métafort d’Aubervilliers, du Laboratoire d’art de l’Université de Paris VIII, de serveurs comme Arnetweb, Adaweb, Icono & Co, et l’on croisera des artistes comme Fred Forest, Laurie Anderson, Antoni Muntadas, Miguel Chevalier ou même Peter Greenaway. Bref, dans l’abondance babelienne propre au réseau, l’une des premières qualités du www.culture.fr est... qu’on peut le quitter pour aider à cette circulation. Ce que l’on fera sans doute si, comme il se doit, l’information est traitée, vérifiée et renouvelée aussi souvent qu’il est nécessaire.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°497 du 1 juin 1998, avec le titre suivant : http//www.culture.fr

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