Venet, acte 3

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 233 mots

Après le Musée de Grenoble et le Nouveau Musée-Institut de Villeurbanne, Saint-Etienne accueille le sculpteur Bernar Venet. Conçue comme le troisième et dernier volet d’une monumentale rétrospective éclatée dans le temps et dans l’espace, cette exposition se partage entre intérieur et extérieur du musée. Ici, une trentaine de grands reliefs et de sculptures ainsi qu’une vingtaine de grands dessins. Là, un choix de pièces installées devant le musée. Arcs et angles, lignes et surfaces indéterminées, barres droites, combinaisons aléatoires, accidents... : le vocabulaire formel de Bernar Venet emprunte diverses modalités qui font la part belle à l’imprévu. Ce n’est pas le moindre des paradoxes du développement de cet oeuvre, issu du langage mathématique et qui en est arrivé à prendre ses distances avec lui pour s’organiser dans un jeu de lignes indépendantes. On n’a peut-être pas assez souligné cette part-là dans le travail de Venet, part que les dernières oeuvres, les Accidents, rendent évidente. L’art du sculpteur procède notamment de cet écart entre une technique lourde, complexe et laborieuse, la fonte de fer, et ce qu’elle est à même de lui fournir comme solutions plastiques qui ne relèvent d’aucun préalable mais qui sont générées au cours du travail. C’est que la liberté de l’artiste est totale, elle gouverne le travail dans une étroite familiarité avec sa pensée, cherchant à en exprimer chaque fois le signe dynamique.

SAINT-ETIENNE, Musée d’Art moderne, 3 juillet-20 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Venet, acte 3

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