Picasso à l’église

L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 175 mots

Découvrir l’œuvre une bougie à la main, comme si l’on pénétrait dans une grotte préhistorique, tel était le souhait de Picasso pour la chapelle romane du château de Vallauris qu’il décora en 1951. Cette immense peinture intitulée La Guerre et la Paix réussit une fusion avec le lieu par son style assez primitif. Réalisée en pleine période de la guerre froide – Picasso peint la même année Massacre en Corée – elle reprend des figures symboliques assez traditionnelles comme une mère allaitant son enfant pour illustrer la paix ou encore des images proprement picassiennes : cheval hurlant, figure à cornes rappelant le thème de la tauromachie... Monumental, le décor l’est par son format (des panneaux d’isorel de dix mètres sur cinq chacun) et par son style. Les guerriers, qui s’agitent en noir sur fond bleu à la manière de figures silhouettées sur les céramiques grecques, renouent avec la veine antiquisante caratéristique des œuvres de Picasso réalisées durant son séjour à Vallauris.

VALLAURIS, Musée national Picasso, jusqu’au 27 septembre, cat. éd. RMN, 120 p., 150 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Picasso à l’église

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