Matta le surréaliste

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 257 mots

Après Fred Deux l’an dernier, c’est au tour de Roberto Matta d’être l’hôte du musée d’Issoudun (L’Œil n°494).

Si, d’un univers à l’autre, il y va, somme toute, de démarches qui accordent au dessin un privilège éminent, c’est que telle est l’orientation principale que l’institution municipale a souhaité donner à sa petite collection d’art contemporain. Dernier survivant du surréalisme le plus actif, celui des années 30, Matta a constitué un œuvre d’une ampleur considérable qui doit tout autant à l’écriture automatique qu’à l’influence des arts primitifs, reprenant notamment à son compte le thème mythique des Grands Transparents élaboré par André Breton. A partir des années 1960, l’artiste aborde de plus en plus clairement les problèmes de l’homme aux prises avec toutes les contraintes. Dans ses toiles immenses peuplées de formes et d’êtres étranges, il s’interroge sur l’unité de l’homme et de l’univers. Porté par tous les combats révolutionnaires, au premier chef desquels ceux de son pays d’origine, le Chili, Matta n’a de cesse en vérité d’exalter au travers de ses peintures comme de ses sculptures, de ses gravures comme de ses dessins, l’idée de liberté. Si l’acquisition par le musée d’Issoudun d’une peinture récente de l’artiste est le prétexte à cette exposition, elle rassemble pour l’essentiel des œuvres graphiques. Il y est avéré que, si la couleur constitue chez Matta le flux vital de l’image, le dessin en est le vecteur conceptuel. C’est lui qui figure, qui informe, et il est par excellence le lieu privilégié de l’invention plastique.

ISSOUDUN, Musée de l’Hospice Saint-Roch, 5 juin-31 août.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Matta le surréaliste

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