Klee, entre peinture et musique

L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 231 mots

« Toute la production artistique réalisée à partir de 1920 plonge ses racines soit dans le cubisme, soit chez Klee  » disait le célèbre marchand Kahnweiler, reconnaissant une place de choix à Paul Klee dans l’évolution de l’art au XXe siècle. Un avis que partage Emmanuel Guigon, conservateur de l’Institut d’Art moderne de Valence. Dans le catalogue de cette exposition, il analyse en particulier l’influence décisive de l’artiste suisse sur la première génération de peintres abstraits espagnols des années 1950-60. Paul Klee est pourtant quasiment inconnu du grand public en Espagne. Il faut dire que les musées ibériques manquent cruellement d’œuvres du peintre. Cette première rétrospective dans la péninsule, en rassemble 110 venues du monde entier, comblant enfin cette lacune. On y découvre une personnalité profondément originale, complexe et attachante. Un art ludique, onirique, coloré, musical aussi. Marié à une musicienne, ayant lui-même longtemps hésité entre peinture et musique, Klee compose ses toiles comme des partitions de musique, les rythme par l’irrégularité de ses aplats, les ponctue de pauses permettant au regard de circuler. Son art échappe à toute classification. Il ne participera d’ailleurs ni au camp des figuratifs ni à celui des abstraits (s’attirant par là la suspicion des uns comme des autres) ; si ses toiles prennent des allures abstraites par la couleur, elles restent en effet toujours profondément ancrées dans le réel.

MADRID, Musée Thyssen-Bornemisza, jusqu’au 12 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Klee, entre peinture et musique

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