Michel François, le corps à l'œuvre

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 septembre 1998 - 261 mots

Retour aux sources pour ce quadragénaire belge qui vit et travaille à Bruxelles et que les Albigeois avaient eu l'occasion de découvrir il y a treize ans. En 1985, Michel François comptait en effet parmi les invités de "Siméon et les Flamants Roses", une exposition organisée par la dynamique association Cimaise et Portique qui l'a reçu à nouveau cet été. Tout à la fois sculpteur, photographe et vidéaste, Michel François développe depuis près de vingt ans tout un travail autour de la question du corps. Figure centrale d'une œuvre qui emprunte les formes les plus variées, ce dernier est le vecteur de toutes sortes de situations imaginées par l'artiste pour mettre en évidence ce qu'il en est des "sensations les plus infimes en même temps que les plus intimes" ainsi que l'écrit Frédéric Paul. Non seulement des sensations mais aussi des gestes, les plus anodins, les plus triviaux ou les plus basiques, d'un apprentissage artistique : faire mousser une savonnette, humer une fleur, exécuter un moulage, etc. Il s'agit toujours de situations qui mettent en jeu les notions de plein et de vide, qui ressortent d'un langage universel et qui interpellent l'autre dans la réalité de son quotidien. L'installation que Michel François a tout spécialement réalisée pour les Moulins Albigeois traite de l'activité humaine dans sa plus grande généralité ; l'idée de flux et de partage qui la fonde, ouverte sur l'espace de la ville, installée en bordure du fleuve, lui confère un statut d'œuvre en transit, en écho aux énergies profondes qu'elle révèle.

ALBI, Moulins Albigeois, Espace Cimaise et Portique, jusqu'au 27 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Michel François, le corps à l'œuvre

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque