Tableaux photographiques

Par Eric de Chassey · L'ŒIL

Le 1 septembre 1998 - 206 mots

Parmi le grand nombre de jeunes photographes apparus depuis quelques années dans la lignée de Jeff Wall, Sarah Jones – née à Londres en 1959 – s'est rapidement singularisée par sa capacité à traiter d'un monde dont elle semble maîtriser toutes les ambiguïtés, opérant ainsi le renouvellement du genre du tableau vivant. Ses grandes vues en couleurs de jeunes filles placées dans des environnements caractéristiques d'une certaine bourgeoisie – comme dans Posed by Actors – pourraient aisément passer pour de tranquilles descriptions presque narratives d'une vie protégée – un peu à la façon de celles prises par son aînée new-yorkaise Tina Barney – si ne s'y insinuait tout un ensemble de tensions, dans les relations des personnages à l'espace aussi bien que dans celles des adolescentes entre elles. Le fait qu'elles soient posées par des acteurs de théâtre contribue peut-être à y suggérer un espace narratif qui n'est qu'à peine esquissé. Quant aux intérieurs désertés – par exemple Consulting Rooms – qui sont venus les rejoindre depuis peu, ils ne sont pas moins chargés d'une scénographie implicite, contenue dans les plis des draps ou les traces toujours discrètes d'un récent usage humain.

Galerie Anne de Villepoix, 5 septembre-10 octobre et TOURS, École supérieure des Beaux-Arts, 4 septembre-16 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Tableaux photographiques

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