Le bêtisier de Vincent Corpet

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 septembre 1998 - 227 mots

On connaît Vincent Corpet pour ses figures hiératiques de nus féminins et masculins ; on le connaît aussi pour sa série de dessins “sadiques” publiés sous forme de recueil par les éditions du Massacre des Innocents. Sa dernière livraison traduit un nouvel aspect de son travail, génériquement intitulé Enfantillages. “Bête” par nature, le sujet – d'étranges animaux en situations toutes aussi incongrues – est le prétexte à deux sortes de productions picturales : d'une part un ensemble de sept tableaux monumentaux, de l'autre une multitude de petites toiles. Si les uns montrent des compositions éclatées, faites de l'imbrication alogique de toutes sortes d'images, les autres – qui composent aux dires mêmes de l'artiste un “bêtisier” plus qu'un bestiaire – montrent les gueules drolatiques de toute une faune digne en effet de dessins d'enfants. Sur fond de motifs décoratifs géométriques, les figures-bêtes de Corpet qui procèdent de ses Analogies antérieures affichent un parti pris esthétique délibérément simpliste et naïf. On ne peut s'empêcher de penser à la “période vache” de Magritte. Si le processus pictural mis en œuvre par l'artiste dans ces tableaux est de l'ordre du non finito, dans l'intention d'un renouveau formel permanent, cette série tourne, comme le dit l'artiste lui-même, à un enfantillage. Il serait plus juste d'en parler en terme d'”exercices de style” compte tenu du contexte dialectique dans lequel ils se déterminent.

Galerie Templon, 12 sept. -17 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Le bêtisier de Vincent Corpet

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