Le Siècle d'or de Philippe II

L'ŒIL

Le 1 septembre 1998 - 307 mots

On l'appelait “le Roi prudent”?. Il fut pourtant le plus grand collectionneur de son temps, probablement en raison de sa richesse et de sa puissance. Sans doute aussi avait-il très vite compris le rôle politique et social de l'art.

Fils de Charles Quint, qui avait particulièrement soigné son éducation et veillé à ce qu'elle fut essentiellement espagnole, Philippe II (1527-1598) se retrouve, à l'abdication de son père en 1556, à la tête d'un immense empire qui, de la Sicile aux Pays-Bas, passe par la péninsule ibérique, Portugal compris, mais aussi par l'Afrique du Nord et l'Amérique latine. Plus tard, on le verra, au fil de ses mariages, mettre la main sur l'Angleterre, l'Autriche et même la France, tout en réprimant sauvagement les protestants, sans parvenir toutefois à écraser la Réforme. Monarque impénétrable, à la fois fastueux et austère, c'est sous son règne que s'ouvrit le “Siècle d'or”. Et c'est à l'Escurial, l'immense palais qu'il fit construire en 1584, qu'ont débutées les festivités organisées à l'occasion du 400e anniversaire de sa mort. Hommage à la monarchie hispanique, une exposition historique y présente l'époque, la famille, les membres du gouvernement, la Cour, les principaux conseillers. Avec beaucoup de pièces rares, comme les armures du père et du fils, leurs lettres, vêtements, objets quotidiens, bijoux, sans oublier une impressionnante galerie de portraits, ainsi que des chefs-d'œuvre du Titien, le “protégé” de Philippe II qui en fit son peintre officiel, et enfin quelques œuvres du Greco avec lequel les relations étaient plus orageuses. On verra beaucoup d'autres splendeurs, cet automne, au Prado qui a rassemblé trois-cent-cinquante pièces provenant de la collection personnelle du roi. Parallèlement, à Valladolid, la ville natale de Philippe II, on découvrira des exemples du goût exceptionnel de ce prince de la Renaissance pour les jardins, les livres, l'architecture et la musique.

MADRID, L'Escurial, Monastère Royal de San Lorenzo, jusqu'au 10 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Le Siècle d'or de Philippe II

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