Puvis au bois sacré

L'ŒIL

Le 1 octobre 1998 - 235 mots

Commémorant le centenaire de sa mort, ainsi que la restauration de la fresque monumentale qu‘il réalisa en 1883 pour décorer son grand escalier, le Musée des Beaux-Arts de Lyon organise une exposition de dessins de Puvis de Chavannes. Ces études de figures au crayon lui avaient notamment servi pour les fresques du Panthéon, de la Sorbonne, et de plusieurs musées, en province (Marseille, Beauvais) comme à l‘étranger. Dans ces croquis préparatoires, le peintre expérimente des attitudes corporelles qui indiquent son admiration pour les nus de Chassériau et de Delacroix. Dans le Bois sacré cher aux arts et aux Muses, les Muses confient au jeune artiste les secrets de l‘art et de l‘esprit. Œuvres de commande, les décorations monumentales devaient édifier les visiteurs comme au Quattrocento les fresques de Giotto et de Fra Angelico. Contrairement à celui de Gustave Moreau, le symbolisme de Puvis de Chavannes se traduit par des compositions austères aux figures délicatement recueillies. S‘il choisit des sujets conformes à la tradition, il tire parti de la surface plane du mur pour abolir tout modelé et s‘en tenir à l‘arabesque des contours, évitant tout caractère anecdotique. Son style épuré, sa manière de simplifier les sujets, annonce les futures préoccupations des Nabis, de Matisse et même de Picasso, pour qui Puvis de Chavannes fera figure de référence.

LYON, Musée des Beaux-Arts, 1er octobre-6 décembre, cat. éd. RMN, 160 p., 180 ill. dont 50 coul., 190 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°500 du 1 octobre 1998, avec le titre suivant : Puvis au bois sacré

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