Seuls face à l’universalité de Louise Bourgeois

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 21 août 2008 - 218 mots

Depuis longtemps Louise Bourgeois vit hors de France, où elle est pourtant née le 25 décembre 1911. Pourquoi, un jour de 1938, la jeune épouse de l’historien de l’art Robert Goldwater a-t-elle ressenti le besoin de s’embarquer pour New York ?

A-t-elle eu la conviction que seulement loin d’ici elle pourrait accoucher de l’une des œuvres les plus puissantes du XXe siècle ? L’une des plus universelles aussi, parce que, personnelle, elle renvoie à tout un chacun.
Son œuvre, formée dans l’atelier de Léger et à l’académie Ranson, parle de la demeure de Choisy-le-Roi, de l’aiguille à tapisser de sa mère, Joséphine, du pénis adultérin de son père, Louis, de ses trois enfants, du décès de son mari… À travers eux, en réalité, l’artiste explore la polarité homme-femme, la vie et la mort, le fascinant et le repoussant, bref, notre condition d’être au monde. À propos de La Destruction du père, Richard Serra n’a-t-il pas avoué qu’il s’agissait « d’une œuvre qui [le laissait] seul, face à [lui-même] » ?
Cette œuvre immense repartie de France après la rétrospective du Mnam, il reste le catalogue. Un joli livre conçu comme un glossaire. Un dictionnaire universel de l’art, en sorte.

M.-L. Bernadac et J. Storsve (sous la dir. de), Louise Bourgeois, éditions du Centre Pompidou, 323 p., 39,90 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°605 du 1 septembre 2008, avec le titre suivant : Seuls face à l’universalité de Louise Bourgeois

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