Lacroix, hôte de luxe

L'ŒIL

Le 21 août 2008 - 235 mots

La boucle est bouclée. Autrefois théâtre de ses rêveries d’enfance, le musée Réattu, situé en Arles, sur les bords du Rhône, est aujourd’hui l’écrin de son exposition.

Partant des collections du musée et notamment du substantiel fonds photographique (Nadar, Clergue, Brassaï, Man Ray, Cecil Beaton...), Christian Lacroix recrée dans le lieu de son enfance un véritable laboratoire où se confondent souvenirs, influences, inspiration et invention.
Dans une enfilade d’une trentaine de salles s’organise un tissu de correspondances. Les toiles des maîtres anciens tels que Jacques Réattu (propriétaire des lieux au XIXe siècle), mais également Antoine Raspal avec ses Portraits d’Arlésiennes (1760) vêtues d’opulents costumes aux couleurs pastel ou acides, rappellent les origines de la vocation du couturier, tout comme sa passion pour le fuchsia et le rouge.
Une salle dédiée à Picasso, premier choc esthétique de Christian Lacroix à l’âge de 7 ans, précède une fascinante chambre rouge abritant les croquis du créateur. L’exposition trouve son harmonie dans un accrochage serré façon salon du xixe siècle, permettant la juxtaposition des œuvres académiques avec les œuvres contemporaines de l’excellente Katerina Jebb, de Véronique Ellena ou encore les installations de Damien Firman et de Jean-Michel Othoniel. Dansent, au milieu de ce foisonnement artistique, les plus belles robes du couturier. L’exposition est un poème, un cœur mis à nu, tout en pudeur.

Musée Réattu/Christian Lacroix, musée Réattu, 10, rue du Grand-Prieuré, Arles (13), musee.reattu@ville-arles.fr, jusqu’au 31 octobre 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°605 du 1 septembre 2008, avec le titre suivant : Lacroix, hôte de luxe

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