Vous avez dit Kisling ?

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 21 août 2008 - 263 mots

D’origine polonaise, né à Cracovie en 1891, l’artiste peintre Kisling arrive à l’âge de 19 ans en France où il deviendra l’un des éminents représentants de l’École de Paris.

Influencées par Cézanne, Renoir et les Nabis, ses premières œuvres se caractérisent par un espace très structuré, des formes sobres et une perspective « écrasée ». À Céret où il séjourne quelques mois entre 1912 et 1913, il retrouve Picasso et Juan Gris et flirte avec le cubisme sans toutefois jamais succomber à l’abstraction. Malgré l’austérité des couleurs, la synthétisation des volumes et leur réduction à des formes géométriques, les motifs de la Nature morte aux fruits (1913) ne rompent pas avec la réalité.
Réformé en 1915 après une blessure de guerre, Kisling découvre la Provence et Saint-Tropez où il enrichit sa palette chromatique, simplifie les lignes et adoucit son univers qu’il relate avec une certaine naïveté héritée du Douanier Rousseau. Dans les années 1920, il s’oriente vers une approche très réaliste et peint de nombreux portraits et nus féminins d’une grande sensualité, à l’image du Nu au divan rouge (1918), qui rappelle à de nombreux égards le style de Modigliani. Nourri d’inspirations très diverses, y compris des primitifs flamands et italiens, Kisling a tracé son propre chemin en sachant prendre de nombreuses libertés. Méconnu en France, il était pourtant l’un des premiers jeunes artistes à réhabiliter la grande tradition picturale classique dans notre pays. Un musée français lui ouvre enfin ses portes. C’est une première...

Kisling, musée de Lodève, square Georges-Auric, Lodève (34), tél. 04 67 88 86 10, jusqu’au 2 novembre 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°605 du 1 septembre 2008, avec le titre suivant : Vous avez dit Kisling ?

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