« Fernand Léger au féminin ! »

L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 177 mots

Encensée par la critique des années vingt, Suzanne Roger fut même considérée un temps comme l'alter ego du grand Léger. À l’occasion du centenaire de sa naissance, la galerie Leiris présente cinquante toiles de ses débuts, période allant de 1923 à 1926. Son œuvre se réduit alors à une gamme de couleurs allant du brun au gris, pour se restreindre par la suite au noir et blanc. Peinture autobiographique, ses personnages évoluent dans un cadre qui lui est familier et témoignent d’événements vécus. En l’espace de trois ans, sa peinture devient plus austère ; elle insiste désormais sur les volumes et les dimensions de ses personnages qui, enfermés dans des sortes d’armures rigides, de cuirasses polies, adoptent des allures de robots. S’inspirant du monde de la mécanique et de la machine, elle crée un environnement froid, morcelé géométriquement, où l’on dénote fortement l’emprise du cubisme, se conformant par là aux paroles de Cézanne « traiter la nature par le cube, la sphère et le cylindre ». Une redécouverte à ne pas manquer.

Galerie Louise Leiris, jusqu’au 19 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : « Fernand Léger au féminin ! »

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