La perfection cachée de Caillebotte

L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 170 mots

Connu essentiellement comme l'auteur des Raboteurs de parquets, comme le protecteur fortuné des impressionnistes, leur mécène et le légataire de nombre de leurs toiles à l’État, on ignore tout, ou presque, des recherches picturales de Gustave Caillebotte, de la phase préparatoire précédant l’élaboration de ses tableaux. Lui qui, avec Degas, n’a jamais renié cet aspect de l’enseignement académique. C’est cette face cachée de son œuvre qui fait l’objet d’une exposition à la galerie Brame & Lorenceau. Archives, études de détails et de perspectives, esquisses au fusain, à la mine de plomb et aux pastels, mais aussi quelques toiles, sortent de l’ombre, révélatrices de ses emprunts aux techniques traditionnelles ou modernes. En témoigne l’audace dont il fait preuve dans Le Déjeuner de 1876, où le premier plan du tableau révèle la frontalité d’une assiette coupée en son milieu, dont la moitié hors-champ nous échappe. Une manière de convier le spectateur à prendre part au déjeuner familial, à se glisser subrepticement dans la peau du troisième convive.

Galerie Brame & Lorenceau, jusqu’au 27 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : La perfection cachée de Caillebotte

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