Refus global, noces d'or

L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 239 mots

Le 9 août 1948, Paul-Émile Borduas, ses amis et élèves de l’École du meuble de Montréal publient le manifeste du Refus global, acte de naissance du mouvement automatiste canadien. Imprimé avec des moyens de fortune, diffusé à quatre cents exemplaires et vendu un dollar symbolique à la librairie Tranquille de Montréal, cet écrit pamphlétaire lance un pavé dans la mare du conservatisme ambiant. Rompre avec le pouvoir passéiste de l’intelligentsia culturelle et politique, dénoncer l’oppression catholique des consciences, revendiquer la liberté et les moyens de créer en dehors des codes de l’académisme dominant... telles sont les revendications des quinze signataires du manifeste, parmi lesquels Claude et Pierre Gauvreau, Jean-Paul Mousseau, Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc, Marcelle Ferron... éternels refusés du Salon des Beaux-Arts de Montréal. Comme les surréalistes – qui célèbrent alors leur VIe exposition à Paris – ces artistes n’explorent pas la nature mais un monde intérieur, intime ; ils optent toutefois pour le non-figuratif – considérant que l’inconscient n’est pas figuratif – et n’entendent pas faire des récits de rêves mais « créer des objets de rêve », dans une démarche strictement plastique. Pour commémorer le cinquantième anniversaire de ce grand mouvement artistique, le Centre culturel canadien réunit une trentaine d’œuvres maîtresses de ses fondateurs, complétées d’archives, et de photographies ; le tout accompagné de projections vidéos et de pièces de théâtre... un événement pluridisciplinaire, à l’image d’un mouvement qui souhaitait abattre les frontières entre les arts.

Centre culturel canadien, jusqu’au 10 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : Refus global, noces d'or

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